Il est temps de tordre le cou à certains préjugés. Notamment l'appellation "chimique". Ce terme peut faire peur et pourtant. Le produit dit chimique utilisé dans nos sanitaires est 100 % biodégradable. Il n'a pas d'autre fonction que de parfumer et d'accélérer la décomposition de la matière fécale. Les déchets aspirés dans les wc portables sont triés et recyclés à 100 % à la STEP (station d'épuration) d'Aïre sur le canton de Genève.
Les plastiques utilisés pour la fabrication de ces cabines sont en partie du recyclé (pour la base de la cabine) et l'intégralité de la cabine est en matériau recyclable (plastique, métal). Quant à la durée de vie d'une cabine, elle est de minimum 12 ans.
Qu'en est-il des cabines en bois ? Les bois utilisés sont des agglomérés contenant des produits vraiment chimiques ayant des émanations nocives. Leur durée de vie est très courte et leur taux de recyclage est bien inférieur à 100 %.
Les déchets produits par les wc secs avec copeaux ou sciure, ne sont pas acceptés dans les compostières genevoises. D'une part pour des raisons de salubrité, d'autre part car ces déchets sont trop secs pour être compostés rapidement. Donc, la plupart du temps, ces déchets voyagent pour être déversés dans d'autres cantons. Le tri des déchets n'est pas assuré en intégralité. Il n'y a aucune certitude que des déchets non organiques ne finissent pas dans un champ.
A ce jour sur le canton de Genève, seule l'usine d'incinération des Cheneviers accepte ce genre de déchets. Il serait donc aberrant de brûler ces déchets.
Voici autant de raisons qui nous ont mené à continuer d'utiliser des cabines conventionnelles. En effet, depuis 2009, nous nous sommes intéressés au wc secs mais l'intégralité de la chaîne n'assure ni une salubrité ni un standard écologique complétement satisfaisant.
Nous ne concevons pas le fait de faire des centaines de kilomètres pour exporter des déchets. Tant que nous n'aurons pas une filière fiable et vraiment écologique au niveau de notre canton, il est évident que ce genre de produit s'apparente à un business à la mode.
Il est vrai que nous utilisons de l'eau. Là encore, les instances dirigeantes encourageant l'écologie nous mettent des bâtons dans les roues. Notre projet de récupération des eaux de pluie pour remplir les cuves et nettoyer nos cabines a été tué dans l'oeuf car les demandes farfelues des autorités ont eu raison de notre patience et, si nous avions été au bout du processus, auraient eu raison de notre porte-feuille et de notre entreprise. L'eau gratuite du ciel serait devenue plus chère que l'eau du réseau.
C'est pourquoi, nous pensons qu'il est primordial de voir la chose dans son ensemble. L'écologie n'est pas un business mais une nécessité. Et dans cette optique, nous prenons le parti du bon sens et non du mercantilisme.
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